jeudi 30 avril 2009

seuls les imbéciles ne changent pas d'avis


j’ai acheté 1,5kg de pommes 8,99 rands = 0,80€ & Mr. Muscles à 10,99 rands = 0,98€ alors que d’autres produits aux packagings et formules révolutionnaires coûtent aisément 3 fois plus

Seuls les imbéciles ne changent pas d’avis.
Comme me le faisait très justement remarquer Deef, pourquoi ne pas publier ici-même les newsletters ? Je m’en étais tiré avec une réponse aussi évasive qu’insatisfaisante. Et mon panier à lecteurs aussi vide que désespérant. Disons-le, c’est un succès franc… une déculottée.
Mais à mesure que le temps passe, je réalise qu’écrire me manque. Ecrire un blog pendant trois ans laisse des traces. Surtout quand il atteint 30 000 pages vues. Quand le lecteur vous attend derrière un bosquet avec son mousquet chargé de commentaires. Une drogue dont le sevrage est quasiment impossible. Même lorsqu’on disparaît. Oui, viendra le temps du coming-out. Chaque chose en son temps. Pour moi qui ai disparu avec pertes et fracas, je songe aujourd’hui à réapparaître. Pas encore. Peu à peu. Car il va bien falloir gagner sa vie (ou plutôt, payer ses dettes).
J’ai un billet de retour Le Cap – Paris, autant l’utiliser.
Je n’ai conservé quasiment aucun code, aucun document. A part mon passeport, certains rêves à réaliser, et de manière plus prosaïque, le code d’accès à mon compte en banque qui affiche désespérément – 1300€ sans compter les impayés, une douzaine pour l’instant (douze fois 10€ de frais de prélèvement rejeté = 120€) ; aux 1300€ de déficit, on ajoute les 3000€ d’impayés auquel on ajoutera environ 1500€ du mois de mai, puis 1500€ du mois de juin et ainsi de suite.
Disparaître a un prix. Surtout quand on ne gagne plus sa vie.
Partir au bout du monde est ma retraite. Je suis seul face à mes démons. Je vis de pâtes au beurre et de réflexion. Et j’ai décidé de réapparaître, de prendre mes responsabilités, de trouver un emploi, régler mes dettes, redémarrer de zéro.
Quelle ville choisir ?
Celle où l’on voudra bien me loger.

Aujourd’hui, j’ai mangé un steak d’autruche. Mouais, pas terrible.
« Mange et tais-toi ! Tu ne vas pas cracher dans la soupe de l’ami ange-gardien qui a rempli ton frigidaire ! »
Allez… assez traîné dans ce coffee shop, assez tergiversé, je vais aller voir l’océan, respirer l’air du large.

mardi 21 avril 2009

newsletter

I know I should update this blog more often, but I don't. There are too many things I wish I could do at a time, but I can't. Not now. A blog, a book, a life. I'm not abandoning you :o) If you're curious to know what's happening with me, click here, I'll devote some time to a monthly newsletter.

Je sais, je devrais mettre à jour ce blog plus souvent, mais je ne le fais pas. Il y a trop de choses que je souhaite mener de front. Je n'y parviens. Pas aujourd'hui. Un blog, un livre, une vie. Je ne vous abandonne pas :o) Vous êtes curieux de savoir ce qu'il m'arrive, cliquez ici, je consacrerai un peu de temps à une newsletter mensuelle.

lundi 13 avril 2009

un verre de vin et au lit

Si vous avez déjà lu des bouts de ce blog, vous savez que je m’appelle Thomas. Vous savez aussi que je ne m’appelle pas vraiment Thomas. Je l’admets, j’aime l’anonymat. Les quelques Français qui séjournent ici dans cette maison d’hôtes connaissent mon veritable prénom – je ne pense pas toujours à dire à mes interlocuteurs que je suis quelqu’un d’autre. Ils avaient envie de bavarder un peu. Ils n’avaient pas remarqué, tandis que je me préparais de quoi dîner, que je souhaitais être tranquille. Mais bon, peu importe. Comme je suis bien élevé, j’ai dit bonjour, je leur ai demandé comment s’était passée leur journée. Ils m’ont interrogé sur la mienne. Et tandis que je dégustais mes pâtes, debout adossé au plan de travail, l’un d’eux avait quasiment le nez dans mon assiette. Je lui demande : – Tu veux goûter ? Il a secoué la tête et a suggéré qu’on ouvre une bouteille de vin. J’ai renchéri : - Monsieur a du savoir-vivre.
Celui avec qui je partage la salle de bains jette un œil sur le cahier dans lequel les hôtes consignent leurs consommations : - Thomas… qui est ce Thomas ? On l’a loupé, celui-là.
Thomas, c’est moi mais j’ai préféré me taire.

samedi 4 avril 2009

une bière et une baleine

Coffee on the Rocks, Gansbaai ; tel : 028 3842017, fully licences bistro, open today 10:00 – 17:00 / photo © Thomas Mars

La vue est à couper le souffle. Je déjeune et j’admire une baie où baleines* et dauphins viennent nager toute l’année. Je n’en ai pas vus aujourd’hui mais la vue me suffit. C’est l’automne (n’oubliez pas que dans l’hémisphère sud, les saisons sont inversées) et il fait 33° à l’ombre. La voiture est garée en bas, à quelques mètres. Une voiture que je ne devrais pas conduire. Oui, d’une certaine façon, je suis un criminel. Parce que, si vous vous rappelez ce que j’ai écrit il y a un moment, j’ai "perdu" mon permis de conduire. D’abord parce que je conduis sans permis et ensuite parce que j’ai bu deux bières – boire ou conduire…
Chaque fois que je prends la voiture, je dois me répéter : conduis à gauche, à gauche ! … Oh, les voilà : des phoques !!! Les enfants descendent l’escalier du coffee shop pour atteindre les rochers et voir les phoques. Pauvre idiot que je suis, je reste là à siroter ma bière.

Merci Vanessa pour la compagnie, pour la tarte féta épinards et pour le bel oiseau qui nous a rendu visite pendant que nous parlions. A bientôt.

*La Baleine Franche Australe retrouve tous les ans les rivages de Walker Bay – de juillet à décembre – pour s’accoupler, donner naissance et jouer jusqu’à son départ vers les eaux froides au large de l’Antartique pour le restant de l’année. Certaines baleines – ne me demandez pas pourquoi, je ne suis pas spécialiste – ont élu domicile dans la région de façon permanente ; soit pour tenir compagnie aux dauphins ou pour s’acquitter de leur devoir touristique.

vendredi 3 avril 2009

moi et Tom Hanks

Hier soir sur le port de Gansbaai

Qu’est-ce que j’ai dans ma valise ? Un bermuda, un slip de bain, quatre slips, trois t-shirts blancs, un t-shirt bleu, un polo, deux pulls légers, une casquette, des tongues, ma paire de Camper que j’avais envisagé de jeter à Paris, des chaussettes, un nécessaire de toilette, des livres, un appareil photo, un ordinateur portable, mon passeport et un ouvre-boîtes.

Dans mes pensées les plus sombres et ridicules, j’avais pensé à ce film où Tom Hanks interprétait le rescapé d’un crash et se retrouvait seul sur une île déserte ; je me souviens de ces scènes où il se blessait parce qu’il ne parvenait pas à ouvrir les boîtes de conserve miraculeusement échouées à ses pieds. Voici à quoi je pensais lorsque j’ai subtilisé l’ustensile dans un des ces hôtels miteux pendant ma semaine parisienne, ne sachant pas à quelle sauce je serais mangé, ne sachant pas où me mèneraient mes divagations, ignorant même si, dans un accès d’inconscience – ou de lucidité – je n’aurais pas sauté d’un pont pour en finir. Dans une réponse à ma lettre, C écrivait quelque chose comme « tu aurais pu choisir de partir de façon plus digne ». Je lui ai répondu qu’il s’agissait d’un suicidé raté. En ce sens que j’avais sérieusement songé à mettre fin à mes jours mais que je n’en avais pas eu le courage.

Dans mes bagages, j’ai même un couteau de cuisine de 20cm – Tiaan l’a vu et il en était bouche bée. Je vous avais dit de ne pas dire que c’était dangereux de me promener nu. Heureusement que la femme de ménage de Jonathan n’a pas mis son nez dans affaires. Elle aurait été terrifiée.